Pourquoi la lumière est-elle importante pour tous les êtres vivants ?

La fonction lumineuse est assurée par des organes plus ou moins différenciés, défi la complexité va croissant avec le degré d'évolution. Les biologistes qui ont pu observer la luminescence des animaux marins en donnent une description émerveillée : ils parlent d'étincelles, de brouillards et de cascades lumineux, d'éclairs en zig-zag, de météores, de comètes; dans les profondeurs sous-marines les phénomènes lumineux sont si fréquents qu'ils emploient volontiers les termes de constellation ou de voie lactée, et d'un éclat si pur qu'ils le comparent à celui des pierres précieuses. Un même animal est porteur de fanaux de couleurs différentes et peut effectuer de magnifiques jeux de lumière. Les êtres vivants ont différents moyens de projeter de la lumière. Les uns se contentent, comme les mousses, de réfracter celle qu'ils reçoivent; les autres, comme les lézards, de la réfléchir grâce à des sortes de cataphotes dont leurs téguments sont porteurs. Certains n'en émettent que quand ils hébergent des parasites ou des bactéries lumineuses : c'est le cas de quelques crustacés. Mais on ne parle de luminescence que quando la lumière est faite par l'être vivant. Cette singulière propriété est assez répandue : chez les végétaux elle est l'apanage des seules bactéries et des champignons; chez les animaux on l'observe chez les vers, les myriapodes, les coléoptères et, pour la majorité, chez les animaux marins; elle fait défaut chez les batraciens, les reptiles, les oiseaux, les mammifères. La luminescence des animaux marins est un sujet de grande fascination pour les biologistes, qui décrivent les phénomènes lumineux qu'ils observent dans les profondeurs sous-marines comme des constellations ou des voies lactées. Les poissons sont pourvus d'une telle profusion de lampes qu'ils rappellent en tout petit : un paquebot naviguant la nuit avec une fête à bord. Différentes crevettes, des poissons, projettent à volonté, et comme par explosion, un liquide lumineux qui forme un jet, des étincelles ou un nuage bleu verdâtre. De nombreuses espèces d'insectes, de crustacés, de céphalopodes ou de poissons sont pourvues d'organes lumineux spécialisés, véritables lanternes, phares ou photophores situés en des endroits variables du corps. On en compte parfois jusqu'à cent cinquante sur un même individu. Parfois ils sont microscopiques, au nombre incroyable de soixante-dix par millimètre carré.