Aquariophilie

Introduction

De l'eau de ville pour nos aquariums ?

☛ Cette section sur l'emploi et la qualité des eaux disponibles pour nos aquariums traite des thèmes suivants :

- L'emploi de l'eau de ville en aquariophilie, objet de cette page.
- La mise en eau d'un aquarium neuf ou après réfection.
- Le renouvèlement de l'eau d'un aquarium en continu ou périodiquement.
- Le principe de l'osmose inverse.
- La minéralisation d'une eau osmosée.
- Le calcul des taux de minéralisation d'une eau osmosée.
- Des questions - réponses sur l'emploi de l'eau pour tout type d'aquarium.

■ L'eau de ville est-elle satisfaisante pour l'aquariophilie ?

L'eau d'un aquarium ne doit pas contenir en excès certaines substances comme des nitrates, phosphates, chlorures..., mais doit contenir suffisamment d'oligoéléments tels que le fer, le magnésium, le manganèse..., ce qui implique de s'assurer que l'eau de ville utilisée est bien compatible avec un milieu aquatique sain et favorable à la pérennité de ses occupants.

Nous devrons d'abord prendre connaissance de la composition de notre eau de ville, pour éventuellement corriger certaines anomalies et si l'eau à notre disposition n'est pas considérée comme acceptable pour nos pensionnaires, il sera nécessaire d'utiliser une eau osmosée reminéralisée.

 ■ Quelle est la composition de nos eaux de consommation ?

La qualité de l'eau destinée à la consommation humaine, généralement déclarée « conforme aux exigences en vigueur pour les paramètres mesurés » n'est pas pour autant convenable pour créer un milieu aquatique capable d'assurer une longue vie à tous nos pensionnaires, c'est malheureusement ce que nous pouvons constater en consultant les comptes rendus des contrôles sanitaires.

Tout d'abord le bulletin d'information publié par la commune ou disponible soit à la Marie, soit sur le site du Ministère de la santé, est très succinct et présente quelques difficultés d'interprétation, il comporte très peu d'éléments et une conclusion peu explicite qui généralement lorsque tout est correct pour l'administration est formulée comme suit : « L'eau de distribution est conforme d'un point de vue bactériologique et physicochimique ».

► Mais chez moi cette belle formule d'eau conforme est souvent complétée des remarques suivantes : l'eau contient trop de sélénium et ne contient pas suffisamment de chlore pour garantir sa neutralité bactériologique. De surcroit le taux de 40 à 45 mg/l de nitrates que contient l'eau n'est pas mentionné, alors où est la vérité sur la potabilité de notre eau, en fait je n'en consomme plus comme de nombreux habitants de la commune.

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 ■ Les rapports d'analyse de l'eau des distributeurs

Il est nécessaire de demander auprès des services d'approvisionnement en eau les résultats détaillés des analyses pour connaitre la composition de l'eau distribuée.

Les difficultés de compréhension que présentent ces rapports d'analyses détaillées sont nombreuses :

• Une absence de limites règlementaires pour la présence de potassium, bicarbonates, calcium... et il n'y a pas plus de limites règlementaires pour la dureté totale et la dureté carbonatée. Dans certaines régions la dureté totale de l'eau distribuée est souvent très supérieure à 9 °GH ou 16 °f, j'ai une eau à 15 °GH chez moi ! Ces eaux ne peuvent donc pas être utilisées en l'état pour constituer le milieu aquatique idéal de la plupart de nos aquariums, à moins de se limiter à une population vivant dans une eau très dure ou bien d'accepter une courte durée de vie pour les autres pensionnaires, ce qui améliorera le chiffre d'affaire de votre fournisseur à sa grande satisfaction !

• Par contre la présence de limites règlementaires pour la consommation humaine n'est pas une garantie de qualité pour nos pensionnaires, cela concerne des éléments tels que les sulfates, nitrates, fluor, chlorures, sodium ... Certaines limites ne sont pas assez restrictives pour garantir une bonne santé de nombreux pensionnaires. Ainsi ces eaux peuvent contenir jusqu'à 50 mg/L de nitrates et 250 mg/L de chlorures, des taux inacceptables de concentration pour la majorité des animaux aquatiques hébergés dans nos aquariums.

• Certains paramètres ne sont pas toujours mesurés, par exemple dans ma région la teneur en phosphates ou en sélénium n'est pas toujours donnée. Je suppose que lorsque le résultat n'est pas affiché, c'est qu'il est juste au-dessus de la limite autorisée, c'est une attitude qui permet de s'accorder une tolérance sur la norme !

• Pour les pesticides et autres composés organiques nuisibles, c'est la foire, avec environ une centaine de lignes de tests de produits différents et de nombreuses lignes de résultats qui sont à la limite des valeur supérieures tolérés et dans ce cas l'affichage est astucieux, en effet pour une valeur limite de 10 par exemple on affiche comme résultat inférieur à 10, sans donner de valeur exacte, ce qui conduit à admettre une concentration très importante en additionnant l'ensemble des concentrations de ces différents éléments.

• D'autres composés, des oligoéléments sont absent de la composition de l'eau, c'est le cas dans ma région avec une absence quasi-totale de fer et de manganèse et très peu de magnésium. La présence de fer dans nos bacs est indispensable au processus de photosynthèse. L'absence de magnésium et de manganèse provoque souvent des carences, donc des maladies des plantes, comme des animaux.

• La conductivité a comme limite règlementaire entre 200 et 1 100 µS/cm, mais pour certains élevages cette limite inférieure est déjà excessive.

Il est évident que ces constats sont différents d'une région ou d'un site de distribution d'eau à l'autre.

► Il est impératif de se renseigner auprès du service de distribution de l'eau de consommation, pour connaitre la composition de l'eau délivrée et éviter ainsi des déboires avec un aquarium faute d'informations détaillées sur l'eau utilisée.

► Dans certaines régions la situation est encore plus délicate, car l'eau de consommation est à composition variable, en effet elle est souvent issue de mélanges variables d'eaux d'origines différentes. Attention renseignez-vous bien et régulièrement.

♦ Nous pouvons nous étonner que l'eau destinée à la consommation humaine, dite « conforme », soit impropre à la création d'un milieu aquatique répondant aux exigences de nombreux pensionnaires ! Peut-être avons-nous encore besoin de faire de gros progrès dans la qualité de nos eaux de consommation ?

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 ■ Recommandations en fonction de la qualité de l'eau de ville

Pour conserver nos pensionnaires en excellente santé et surtout le plus longtemps possible, il est impératif que les eaux de nos bacs correspondent aux exigences des milieux aquatiques d'origine de nos pensionnaires et non pas aux besoins de la consommation humaine, tels qu'ils sont aujourd'hui définis.

Voici quelques conseils :

1 • Si la composition de l'eau de distribution est dite de bonne qualité, mais caractérisée soit par une dureté totale trop élevée, soit par la présence excessive de certains éléments comme les nitrates, les phosphates, un mélange d'eau de ville et d'eau déminéralisée va permettre de satisfaire les besoins aquariophiles. C'est généralement la solution la plus simple et la plus économique. Dans ces conditions l'eau de ville apporte généralement tous les éléments nécessaires à la vie aquatique. D'autre part de nombreuses espèces peu exigeantes sur le biotope, comme la plupart des vivipares, s'accommodent généralement des eaux de consommation des villes.

♦ L'achat d'un osmoseur pour démarrer en aquariophilie ne s'impose pas, il suffit de restreindre sa sélection à des espèces robustes capables de vivre dans l'eau distribuée par la ville.

Pour des espèces plus exigeantes sur la nature du milieu, impliquant un besoin d'eau osmosée, il est quasi impératif de disposer d'un osmoseur pour obtenir une eau déminéralisée. Il est aussi possible pour de faibles quantités d'eau, c'est-à-dire pour des bacs de petite capacité d'acheter de l'eau déminéralisée ou d'utiliser de l'eau minérale, comme de la Volvic en France.

► Pour adapter l'eau à vos besoins consultez  ☛  La correction de la dureté totale  ☛  Le renouvèlement de l'eau

2 • Si la composition de l'eau de ville est toujours de bonne qualité, mais présente une carence en fer, ce qui est assez fréquent, il est indispensable d'ajouter régulièrement du chélate de fer, en ne dépassant jamais les doses prescrites par le fabricant du produit, tout excès est néfaste, il vaut mieux une insuffisance qu'un surplus.

Attention certains engrais pour plantes contiennent déjà du chélate de fer.

► Pour plus d'informations sur le fer consultez ☛  La présence de fer dans l'eau

3 • Les informations sur la présence d'oligoéléments sont généralement insuffisantes, seuls les taux en manganèse, bore, fluor ..., sont généralement mentionnés. Il est souvent fort utile d'ajouter de temps en temps des oligoéléments, en respectant les doses prescrites par le fabricant du produit. Attention certains produits contiennent à la fois du chélate de fer et des oligoéléments.

► Les oligoéléments consultez ☛  Les macro et oligoéléments

4 • La composition de l'eau de distribution peut présenter une insuffisance en magnésium, lequel est essentiel pour maintenir un bon équilibre biologique. Il suffit de corriger cette carence en ajoutant du carbonate ou de sulfate de magnésium.

► L'ajout de magnésium consultez ☛  Les conditions d'ajout de magnésium

5 • La qualité de l'eau de ville est telle qu'il est impossible d'en utiliser même une faible quantité pour un bac destiné à des pensionnaires délicats ou à la reproduction de certaines espèces, alors il est dans ce cas nécessaire d'utiliser une eau osmosée reminéralisée, à partir d'élément chimique du commerce.

► Reconstituez une eau en consultant  ☛  La minéralisation d'une eau osmosée

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