Aquariophilie

Introduction

Prophylaxie et prévention des maladies en aquariophilie

☛ Cette section sur les maladies de la faune aquatique traite des thèmes suivants :

- La prévention des maladies, objet de cette page.
- Les carences dans un aquarium responsables de maladies.
- Les différentes maladies et leurs symptômes.
- Les maladies curables de nos pensionnaires.
- Les maladies difficilement guérissables.
- Les maladies incurables.
- Les symptômes de maladies non définies ou non reconnues.
- Le bon emploi des médicaments.
- Les médicaments disponibles sur le marché.
- Les antiseptiques utiles en aquariophilie.

■ Prévention des maladies

L'aquariophile maintient, élève et reproduit des animaux dans un bac qui est un espace clos et limité. Cette situation est idéale pour la génération d'épidémie, d'autant plus que nombre d'aquariophiles ne respectent pas toujours les règles élémentaires d'hygiène et de maintenance. Il est essentiel de retenir que tout individu est un porteur sain de maladies infectieuses diverses, qui peuvent se déclarer instantanément dans un milieu perturbé par différents facteurs et engendrer une épidémie entrainant une très forte mortalité.

♦ Concernant la santé d'un aquarium : « Il n'y a pas de pensionnaires malades, il n'y a que des bacs malades » cette affirmation provocante mais réaliste et vraie, émise par un éminent spécialiste de l'aquariophilie, signifie qu'un individu affaibli dans un bac équilibré ne coure généralement aucun danger, mais un individu sain dans un bac déséquilibré sera affaibli par le milieu et dépérira.

• Mieux vaut prévenir que guérir est un principe de base universel, prouvé et reconnu de toutes les communautés médicales et scientifiques. Ce principe s'applique à nos aquariums.

Nos pensionnaires dépendent complètement du milieu que nous leur offrons pour évoluer. C'est l'eau du bac, le sous-sol, la plantation et quelques agents pathogènes toujours présents qui fixent leurs conditions de vie. Généralement les défenses immunitaires suffisent à préserver des agents pathogènes, mais une carence, un déséquilibre du milieu rendent les pensionnaires plus sensibles aux facteurs agressifs, ce qui provoque le développement d'une infection.

■ Les déséquilibres à éviter

☛ Pour une bonne prévention des maladies les déséquilibres du milieu les plus importants à éviter sont :

• Un individu qui évolue dans une eau qui correspond à ses besoins naturels, sera bien plus robuste qu'un individu transposé dans un milieu qui ne lui est pas familier. Les paramètres les plus concernés sont la température, la dureté totale, la dureté carbonatée, le pH.

• Un bac hébergeant des pensionnaires doit être débarrassé de toutes sortes de polluants : nitrates, nitrites, ammoniaque, toxines de toutes sortes produites par la décomposition des déchets que sont les feuilles mortes, des excréments ou des restes de nourriture non consommés… Une bonne hygiène du bac sera entretenue en siphonnant régulièrement les déchets accumulés sur le sol, par un nettoyage régulier des décors et des masses de filtration et par un renouvèlement régulier de l'eau.

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• Une surpopulation de l'aquarium génère un stress constant chez les occupants et engendre un fort accroissement de la pollution provenant des déjections des poissons. La population d'un bac doit être adaptée aux dimensions du bac, au nombre et à la taille des poissons.

• Une alimentation inadaptée ne permet pas d'avoir des poissons sains et bien portants, une insuffisance de nourriture ou ne correspondant pas aux besoins spécifiques les affaiblis et un excès les rend obèses.

• Une plantation insuffisante ou excessive nuit au développement des pensionnaires, soit par manque de dioxygène, soit par absence de lieux de repos ou de cachette, soit par insuffisance d'espace de liberté.

■ Les précautions à prendre

☛ Quelques précautions élémentaires particulières et souvent ponctuelles sont à prendre au cours de la vie d'un aquarium :

• Ne jamais introduire des pensionnaires immédiatement dans un aquarium neuf ou qui vient d'être rénové, car c'est pratiquement condamner à mort de nombreux nouveaux arrivants par intoxication essentiellement à l'ammoniac, mais aussi à l'ammonium ou aux nitrites. La mise en route d'un aquarium implique, avant d'y plonger des pensionnaires, d'attendre plusieurs semaines que le cycle de l'azote soit bien établi, c'est le processus de démarrage d'un aquarium dit aussi cycle sans poissons ou cycle de vieillissement de l'eau.

• L'introduction d'individus, que ce soit les premiers venus ou de nouveaux arrivants dans un bac déjà établi, ne doit pas provoquer de traumatisme à cause d'une modification trop rapide et trop importante du milieu aquatique. La nature de l'eau de nos bacs est toujours différente de celle du détaillant, soit le pH, soit la température, soit la dureté totale ou carbonatée c'est-à-dire la teneur en sel minéraux..., présentent des écarts entre l'eau contenant les nouveaux arrivants à la sortie du magasin et l'eau de nos bacs. C'est une cause fréquente de mortalité des nouveaux pensionnaires quelques jours après leur introduction sans ménagement dans le bac.

La majorité des espèces s'adaptent à des pH fort différents à condition que le changement soit très progressif.

Le choc osmotique est très souvent le plus dangereux, il est provoqué une variation trop rapide de la teneur en minéraux dans l'eau. C'est une cause fréquente de mortalité d'individus nouvellement achetés, 2 à 6 jours après avoir été plongés brutalement dans un autre aquarium.

♦ La pression osmotique est importante et dépend de la minéralisation de l'eau, c'est la pression minimum qu'il faut exercer pour empêcher le passage d'une solution concentrée vers une solution moins concentrée à travers une membrane semi perméable.
En eau douce, l'eau du bac a tendance à pénétrer naturellement à travers la peau dans le corps des animaux et les sels minéraux à en sortir à condition que l'eau ne soit pas fortement minéralisée. En eau de mer c'est le phénomène inverse qui se passe. Les espèces ne sont donc pas du tout indifférentes aux variations du taux de minéralisation.

Il est donc nécessaire d'accoutumer progressivement à leur nouveau milieu aquatique les nouveaux venus, pour cela : préparez un bac de transfert de quelques litres, dans lequel vous transvasez le contenu du sac en plastique, eau et poissons. Ensuite, à l'aide d'un goutte-à-goutte ou d'un faible filet d'eau, introduire dans ce bac lentement en trente minutes ou une heure une quantité d'eau de votre aquarium d'environ dix fois le contenu du sac plastique, les pensionnaires vont ainsi s'acclimater progressivement à la nature et à la température de l'eau de votre aquarium.
A la fin de ce processus transvasez avec soin vos pensionnaires dans votre aquarium, en évitant de transférer de l'eau du bac de transfert.
Il est aussi recommandé d'ajouter dans l'eau du bac de transfert du bleu de méthylène à raison de 1,5 mg/L, car c'est un produit sans risque, ni effet secondaire, c'est un antiseptique, fongicide et bactéricide, ayant un champ d'action réduit mais généralement suffisant et c'est aussi un antistress dont l'effet est important lors d'un transfert.

• Le biotope d'origine des poissons doit être respecté, car il est quasiment impossible de voir cohabiter dans un même bac des espèces vivant dans une eau dure et alcaline avec d'autres qui vivent dans des eaux douces et acides.

• Le comportement des espèces est aussi à prendre en compte, ne pas essayer de faire vivre ensemble des espèces calme avec des prédateurs ou des éléments agressifs par nature.

• Un aquarium doit être à l'abri de tous produits toxiques comme les produits chlorés, détergents, savons, colle, insecticides, fumée de cigarette…

• Toutes les plantes doivent être désinfectées avant toute introduction dans un aquarium.

• Les individus malades de nombreuses infections doivent être rapidement enlevés de l'aquarium, puis tués ou isolés dans un bac d'infirmerie ou de quarantaine, mais pour certaines maladies c'est l'aquarium avec ses malades qui doit être traité. L'utilisation d'une épuisette spécifique est une obligation, elle ne doit pas servir dans un autre aquarium et elle doit être ensuite désinfectée avec une solution concentrée de permanganate de potassium.
Le bac ayant servi d'infirmerie doit être désinfecté avec de l'eau de javel, hypochlorite de sodium, puis bien rincé.

► En l'absence de bac d'infirmerie, les malades doivent être éliminés, plutôt que d'attendre qu'une épidémie incontrôlable ne se propage dans l'aquarium.

• Tout aquariophile doit respecter quelques règles d'hygiène, tant pour ses pensionnaires que pour lui-même. Prendre l'habitude de se laver les mains avant et après toute intervention dans un bac, de désinfecter régulièrement les accessoires, bac d'infirmerie, épuisette, pince à planter..., de ne pas introduire les mains nues dans l'eau si la peau des mains présente des plaies non cicatrisées, de ne pas amorcer un siphonnage avec la bouche, il existe des poires pour cela…

► Les aquariums sont susceptibles de transmettre à l'homme certaines affections :

• La salmonellose est une infection due à certaines bactéries de types Salmonella, qui provoque chez l'humain 12 à 48 heures après l'infection : diarrhée, fièvre et crampes, abdominales, lesquelles peuvent conduire à une hospitalisation avec risque de décès. Cette infection n'est pas pathogène pour les poissons. Il est rare d'être infecté par cette bactérie, s'il est pris quelques précautions d'hygiènes lors de l'entretien d'un aquarium en particulier lors du siphonnage des déchets.

• Une bactérie aquatique, la mycobacterium marinum est responsable de la tuberculose des poissons et du granulome des aquariums ou des piscines chez l'humain. Beaucoup de poissons sont des porteurs sains de l'affection, lorsque la maladie se développe elle est invisible extérieurement, il y a formation de nodules sur les organes internes et l'affection est mortelle. Chez l'humain l'affection prend deux à trois semaines d'incubation, mais se guérit généralement spontanément, elle peut parfois provoquer sur les mains et avant-bras des nodules qui laissent des traces, même après un long traitement aux antibiotiques de plus d'un an.

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