- Dans cette partie nous considérons essentiellement les règles d'entretien propres aux espèces pour assurer leur pérennité, en supposant que l'entretien de l'eau et des plantes est conforme aux recommandations des documents spécifiques consacrés sur l'eau et la végétation, seuls de succincts rappels sont ici mentionnés.
- Le contrôle et la maintenance permanente de la qualité de l'eau et des différents équipements sont vitaux pour les poissons, cela fait partie des opérations routinières de l'aquariophile. Toutes négligences, par manque de temps, inexpérience ou lassitude, provoquent généralement la mort d'individus et le découragement de l'aquariophile débutant. Une eau dont les caractéristiques progressivement ne correspondent plus aux besoins des espèces entraine une réduction des défenses immunitaires et provoque soit une intoxication, soit un stress de plus en plus important, conduisant l'animal à ne plus se nourrir, à ne plus bouger ou à se cacher pour finalement être agressé par la maladie et mourir.
- Les principaux facteurs à surveiller dans un aquarium sont les duretés totale et carbonatée, le pH, la température et les taux de nitrites et de nitrates. Les gestes d'entretien courants à ne pas négliger sont la filtration, le siphonage des déchets, le renouvèlement permanent de l'eau, la maitrise de la plantation.
► Ne pas oublier que l'aquariophile est en fait le vétérinaire de ses pensionnaires et le jardinier de sa plantation.
☛ L'entretien de la faune en aquarium implique de surveiller en continu :
• Le comportement des pensionnaires : agressivité, manque d'appétit, nage désordonnée, respiration anormale, stress, etc.
• La morphologie et l'apparence des différentes espèces : déformation, couleur inhabituelle, si besoin consultez le chapitre consacré aux maladies et à leurs remèdes.
• Leur alimentation : les pensionnaires doivent être nourris avec une alimentation suffisante et adaptée aux espèces, mais sans excès, tous les pensionnaires doivent se nourrir correctement, attention si certains ne participent pas ou plus aux repas.
Toute la nourriture distribuée doit être consommée en moins de 5 minutes.
• Les espèces grégaires sont-elles en nombre suffisant par espèce, car elles vivent plus longtemps en groupe.
Top ▲• L'espérance de vie en aquarium est comprise entre 1 et 30 ans suivant l'espèce. Les pensionnaires en aquarium meurent plus souvent par manque d'entretien du milieu dans lequel ils vivent que par vieillissement naturel. De façon générale plus l'espèce est petite et plus la durée de vie est réduite, les espèces les plus grandes vivent bien plus longtemps.
A titre indicatif voici quelques ordres de grandeur sur la durée de vie des espèces : entre 2 et 3 ans pour les Betta spendens, environ 5 ans pour les Corydoras et la plupart des vivipares, mais seulement 3 à 5 ans pour les Poecilia reticulata et Poecilia wingei, entre 5 et 10 ans pour des espèces de Characidae, mais seulement 5 à 6 ans pour les Hemigrammus et les Hyphessobrycon, plus de 10 ans pour les Cichlidae, entre 8 et 10 ans pour les Symphysodon discus et les Pterophyllum scalare, 10 à 15 ans pour les Hypostomus plecostomus et les Botia, 60 ans pour les Silure, 100 ans pour les Cyprinus carpio...
• L'arrêt de la fourniture de l'électricité, suite à une intempérie, une rupture accidentelle de ligne, etc., peut provoquer la panique chez tout aquariophile. Dans un monde idéal, nous disposerions d'un générateur d'électricité de secours, mais le cout et l'installation à l'extérieur d'un tel dispositif n'est pas réaliste pour chacun de nous. La perte d'énergie électrique pendant une durée importante provoque des dommages à cause d'une baisse de la température de l'eau, d'une réduction du taux d'oxygène disponible et d'un accroissement des déchets toxiques. Une température qui descend rapidement en dessous des marges acceptables par les poissons et certaines plantes peut être mortelle pour les poissons.
La première précaution à prendre est de ralentir l'abaissement de la température par une mesure simple et efficace en couvrant l'aquarium de couvertures ou de plaques en polystyrène expansé, car l'eau prend beaucoup de temps pour se refroidir et les poissons supportent mieux une diminution lente de la température, ils seront aussi moins stressés. Ensuite mettre en place un aérateur fonctionnant sur batterie, pour oxygéner au maximum l'eau, il est bon de disposer de plusieurs batteries de rechange. Enfin surtout ne pas nourrir les pensionnaires, pour réduire les déchets toxiques, les Teleostei supportent facilement un jeune d'une semaine voir plus.
Une solution plus efficace est l'apport d'un chauffage d'appoint avec une bouteille de gaz qui peut maintenir le local à la bonne température, mais nous n'en disposons pas généralement.
Lorsque le courant électrique revient, laissez votre système de régulation de la température reprendre sa fonction à son rythme et tout ira pour le mieux, ne tentez pas d'accélérer la remontée de la température quel en soit le procédé.
• Un individu grégaire décédé ne doit pas être remplacé immédiatement, il est préférable d'attendre qu'il en manque plusieurs pour introduire un groupe de 5 ou 10 individus. Tout individu introduit isolément dans en bac ne s'intègrera généralement pas au groupe.
• Des espèces grégaires qui ne vivent pas en groupe, doit-on s'en inquiéter ?
L'arrivée non simultanée dans un aquarium de deux groupes de la même espèce peut parfois provoquer des dérangements dans la vie de groupe, mais généralement dès que les deux groupes sont habitués à leurs nouveaux congénères, ils ne formeront plus qu'un seul groupe. Mais si le deuxième groupe introduit dans l'aquarium est réduit à une ou deux unités, ces derniers sont considérés comme des intrus et ils ne s'associeront pas au premier groupe. Il y a aussi des espèces grégaires qui ne vivent pas en permanence en groupe, c'est le cas des Paarcheirodon axelrodi par exemple, mais dès qu'elles ressentent un danger elles se rassemblent à nouveau.